Le silence et l'absence
Ce poème s'ouvre à tous ceux qui ne savent pas vraiment où ils sont ni qui ils sont. Comme ils n'osent pas s'en ouvrir aux autres ils partent sans qu'on s'en aperçoive, en catimini, sur la pointe des pieds.
Le silence et l'absence
Il était là comme un silence
Que seul un bruit sait révéler.
Il était là comme une absence
Qui refusait de s'excuser.
Avec au fond des yeux
Comme une sévérité
Qui excluait qu'un jour
On sût ses vérités.
Il était là comme un dimanche
Où l'on se lève pour travailler.
Il était là comme un hiver
Que nul soleil ne peut chauffer.
Avec les lèvres closes
Sur tous les mots secrets
Comme si s'ouvrir aux autres
Est un mal qu'on se crée.
Il était là comme une mer
Où l'on ne peut se baigner.
Il était là comme un décor
Trop beau pour être vrai.
Avec la mine éteinte
Par le refus de supplier
Comme ces âmes qui meurent
De n'avoir su plier.
Il était las, et sans doute fatigué,
De n'avoir su trouver
Aux portes de l'existence
Les clés libérant les pênes
Des serrures trop obtuses
Qui ceignent en leurs tréfonds
Les douleurs et les peines.
Il est parti dans un silence
Qu'aucun bruit n'a révélé.
Il est parti et son absence
N'a même pas eu à s'excuser.
La vie l'a traversé
Le temps d'une éclaircie
La mort l'a renversé
Sans bonjour ni merci.
Il était là puis est parti
Et le silence de son absence
N'est que l'exact reflet
De ses absences et ses silences.
Date de dernière mise à jour : 02/07/2021