Elle, haine
Elle, haine.
J'ai enfin fait fi d'une fin sans haine
En prenant mes cliques, mes claques, et mon clic-clac.
J'ai craint de ne savoir faire fi du fil sans elle
En embarquant ma trique, mon trac, et mon tric-trac.
Ne subsistait que la mie de mon miel sans elle
Alors j'ai pris mes boules, ma gomme, et le bulgomme.
Je suis demeuré coi dans mon coin sans haine
En emportant ma lampe, mes pions, et mes lampions.
Ne restait que soi devant le soin sans haine
Aussi j'ai chargé mon lit, mon coeur, et mes liqueurs.
Et comme ne demeurait que mai face à un mail sans elle
J'ai rangé mes briques, mes Braque, et mon bric-à-brac.
Seul survivait un tout petit rai pour le rail sans elle
Alors j'ai emballé mon thé, des cendres, et l'ascenseur.
J'ai vu à contre-coeur loi pour loin sans haine
En chargeant mes grilles, mon pain, et mon grille-pain.
Le terrain était vide, la maison démontée
Et mon coeur empesé de gueuses de tristesse
Face à la tâche ingrate qui lui incombait :
Faire fi de fil et fin, sans elle, sans haine.
Et c'est en voulant faire mot de mort sans air
Que j'ai capté le sens de mon horrible méprise.
J'avais cru qu'à l'amour les digues s'étaient rompues
Dès lors qu'il suffisait de prêter attention.
Tout ce que je croyais voué au ravin du néant
Tenait à mon aveuglement à toujours occulter
L'existence avérée de ses consonnes de prénom
Hélène, avec elle, avec haine, avec l, avec n.
Date de dernière mise à jour : 02/07/2021
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