Le vestibule des causes perdues
- Par Éric GOHIER
- Le 21/03/2015
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Voilà un ouvrage à ne pas manquer. Une longue et belle promenade de plus de quatre cents pages (il n'empêche qu'au final on n'est pas du tout pressé d'arriver) sur les chemins de Compostelle. Attention, rien de religieux là-dedans. Seule la dimension spirituelle rejoint parfois le cultuel. Une dizaine de personnages, des amochés de l'existence, tous là pour diverses raisons se croisent, se séparent, s'entraident... s'aiment. Très belle intelligence de la narration surfant sur les voiles peu à peu levés sur les vérités de chacun. Introspection dans les douleurs qu'impose l'effort physique et psychique de ce qui s'apparente sans aucun doute à un dépassement de soi. Il est convenu de garder quelque chose pour s'essuyer les yeux car l'émotion peut survenir au hasard des pages distillée avec une belle sensibilité et une grande intelligence littéraire. Je ne connaissais pas l'auteure : Manon Moreau, une jeune femme d'une trentaine d'années, mais je me promets de surveiller ses prochains ouvrages d'autant qu'elle pratique la nouvelle, un genre que j'apprécie tout particulièrement. Le style est vif, enlevé, parfois déroutant mais jamais pesant. Inutile de préciser que la narratrice a elle aussi arpenté ce camino, sa credencial en poche.
Je vous engage donc à suivre sa voie... vous ne le regretterez pas.
manon moreau compostelle saint-jacques
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