Hommage à mon chien

 

      Les animaux domestiques prennent dans notre société une part importante et un labrador de garrigue ( non, ne cherchez pas dans une encyclopédie cela n'existe pas !) m'a longtemps accompagné avant de partir rejoindre celui qui fut son premier maître. Pour avoir vécu de très agréables instants avec cet animal, je voulais lui rendre un petit hommage en écrivant un petit poème amusant mais dans lequel l'imbrication homme-animal revêt toutes les valeurs sentimentales que mérite cette relation pour peu que chacun se souvienne de la place exacte qui est la sienne.

 

                           Hommage à mon chien



             Un parfum de bruyère glisse dans l'air du soir,
        Mon chien lance l'idée d'en aller promener.
        Je feins de l'ignorer, je viens juste de m'asseoir
        Et devine déjà où il souhaite m'emmener.


       Voici trois jours à peine, dans un repli du val,
       La maison de Mathilde a rouvert ses volets,
       Refleuri sa façade, ses fenêtres ovales,
       Et caché ses vieux nains perchés sur leurs bolets.


       J'ai su par l'épicière, gentille langue de vipère,
       Que la maison fermée depuis fort longtemps d'âge
       Venait d'être achetée par une jeune femme prospère,
       Toute nouvelle maîtresse à l'école du village.


       J'ai appris par ses dires, pleine confiance accordée,
       Que cette fraîchement nommée institutrice,
        D'un âge égal au mien ou de peu débordé,
        Brillait de qualités et non point d'avarice.


        En un mot comme en cent, connaissant la commère,
        Cette jeune personne doit sûr être très belle,
        Aimable comme il faut, d'une vêture sommaire,
        Et régler ses emplettes sans faire dans la dentelle.


        Comment l'a-t-il appris? Qui le sait? Le devine?
        La nature des chiens reste pour moi secrète
        Mais mon animal sait qu'une beauté canine
        Accompagne la personne de sa présence discrète.


        Horrible maladresse! Voilà bien que mon oeil,
        Coupable d'étourderie, vient de croiser le sien.
        Du repos mérité je peux porter le deuil
        Je ne suis pas armé pour dire non à mon chien.


        J'admets bien volontiers qu'il souffre du célibat
        Car moi aussi parfois il me pèse, il me mine,
        Et que chaque tête nouvelle qui emménage ci-bas
        Se doit d'être accueillie, mérite qu'on l'examine.


        Un parfum de bruyère glisse dans l'air du soir
        Trois ans se sont enfuis, ont tricoté leurs heures.
        Mon chien dort à mes pieds, le corps au reposoir
         Les babines ouvertes au sourire du bonheur.


        Sur ses flancs blanc et noir, une tête repose,
        Celle de la beauté qu'il souhaitait rencontrer.
        La maison de Mathilde fleure à nouveau la rose
        Et le parfum de vie brassés par un vent frais.


         A l'étage, endormie, la maîtresse d'école.
         Pas classe demain pour elle ni dans les mois qui viennent.
         Elle m'a fait don hier d'une petite Nicole,
         Un présent merveilleux de celle aujourd'hui mienne.


         Avant de la rejoindre, je regarde mon chien,
         Songe à ce lointain jour où j'étais triste à lié.
         Je me demande parfois, n'en saurai jamais rien,
         S'il cherchait griffe à sa patte ou chaussure à mon pied.




 


Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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