Nouvelles

 

     Voilà le genre littéraire que je préfère, formule intermédiaire entre la poésie libre et le roman. L'exercice idéal lorsqu'on ne dispose que d'une vie et que le temps que l'on peut consacrer à chacune de ses activités, professionnelle ou citadine, est compté. Un genre dans lequel on peut multiplier les styles à l'infini et développer de nombreux thèmes puisque par essence la fouille psychologique des personnages fait plus partie de l'imaginaire du lecteur que de l'obligation du narrateur. Et puis la chute ! La dernière phrase du texte qui doit surprendre, émouvoir, fâcher. Mais à tout coup s'efforcer de prendre le lecteur à contre-pied. Toute la subtilité de l'écriture réside dans la recherche de fausses pistes, de non-dits, de fausses vérités, de chemins de traverse.

      A ce jour, j'en ai rédigé plus de cent cinquante réunies dans dix volumes et bien d'autres sommeillent en moi dans l'attente du geste final. Tantôt très bref, parfois livré sur une quinzaine de pages, chaque texte est né d'une révolte ou d'un coup de coeur et du mariage entre le réel et la virtualité que l'onirique tend vers le possible. Une vingtaine de ces nouvelles ont été récompensées à l'occasion de concours littéraires et ce fut à chaque fois un grand bonheur que d'être salué par les jurys.