Lecture et bonne santé

           D'après une étude scientifique réalisée par mes soins auprès d'un échantillon représentatif de une personne (sic), je suis arrivé à la conclusion que lire peut permettre à l'homme de demeurer en bonne santé. Il suffit pour cela qu'il dispose d'une bonne vue, d'une loupe et d'un fascicule vulgarisateur. Que doit-il lire? La liste des ingrédients que contiennent tous les produits alimentaires qu'il achète. C'est pour cette raison qu'il doit posséder un bonne vue afin de repérer sur l'emballage cette mention obligatoire... rédigée en français! La loupe lui sert alors à parvenir à déchiffrer les caractères écrits si petits qu'on a l'impression que les mots se touchent. Le petit manuel lui est dès cet instant utile pour comprendre ce qu'il lit. Car les agro-industriels sont malins (nous n'en doutions pas une seconde !) et s'ingénient depuis quelques années à remplacer la série terrible des E (de 100 à 980) par leur traduction en lettres. Ce n'est pas par pur souci de vérité. Que nous importe d'ailleurs que le E 225 soit le sulfite de potassium ou le E 472a l'ester diacétyl-acétique d'acides gras ! A moins d'avoir usé nos fonds de culotte pendant des années sur les bancs de la faculté de chimie cela ne nous parle pas. Mais nous perturbe car nous avions appris à nous méfier de ces rafales de E qui se font concurrence sur les emballages.

      Et c'est là qu'intervient le petit fascicule et la propension de l'homme a utilisé la lecture afin de se maintenir en bonne santé. Car tous les additifs alimentaires ne sont pas à mettre à la poubelle (quoique !) certains sont innofensifs mais d'autres sont redoutables voire cancerigènes ou cancerogènes ( la différence n'est pas subtile). En utilisant un guide du type du mien (Les additifs alimentaires. Corinne Gouget) on peut laisser sur les rayons les produits en charge de nous empoisonner et prendre ceux dont les concepteurs ont eu à coeur (ou à porte-monnaie) de privilégier des ingrédients sains. Car il ne faut pas se faire d'illusions, si nous ne forçons pas les agro-industriels à réviser leurs cons positions (jeu de mots) ils peineront à le faire d'eux-mêmes.

     Je vous accorde que la lecture et l'étude pendant la rude épreuve des courses ne fait pas gagner de temps mais un peu de saine lecture vaut bien qu'on y sacrifie quelques minutes surtout si au final on gagne quelques années de vie... en faisant travailler des producteurs à visage humain plutôt que l'industrie chimique.

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