Choc des cultures

 

 

 

 

 

       L'Inde intrigue, étonne par la diversité de ses cultes et de ses cultures, surprend par la densité de sa population. Ce que l'on sait moins en revanche, sans doute parce que cela fait partie de ces vérités qui dérangent, c'est l'âpreté de la lutte que se livrent les ressortissants hindous et musulmans. Des combats de tous les jours sans merci allant jusqu'à des assassinats parfois collectifs au vilain relent de purification ethnique. Dans le livre de Samina Ali : "Jours de pluie à Madras", on découvre le regard que porte sur son propre pays une jeune femme, dont l'existence se partage entre les Etats-Unis et l'Inde.

     Agée d'une vingtaine d'années, celle-ci revient en Inde pour son mariage, arrangé par sa mère, avec un jeune homme qu'elle n'a rencontréqu'une seule fois. Tous deux sont musulmans dans un pays majoritairement hindou... et dépositaires d'un secret douloureux. Peu après que le mariage ait été prononcé, ils vont être appelés à se confier, dans un mélange de honte et de tumulte.

       Cet ouvrage, que j'ai cependant trouvé parfois un peu en longueur, dissèque de très intéressante façon le poids des coutumes et des non-dits imposés par la religion, ce dans un contexte de résistance à l'oppression exercée par les membres d'un culte dominant. Le racisme prend ici une forme particulière entre habitants d'un même pays et le déchaînement d'une violence que les autorités locales feignent de ne pas voir créant par-là même une forme larvée de racisme institutionnel. Je recommande cette plongée dans une Inde déroutante de laquelle on ne ressort pas indemne.

Commentaires

  • sandrasbz
    Bonjour Eric,

    Voilà bien longtemps que je n'étais pas passée. Je connais peu de choses sur l'Inde (ou du moins, cela tient bien souvent du cliché), mais j'ai en revanche croisé deux jeunes filles hindous, que leur mère avait emmenées avec elle en France pour échapper à son mari et leur épargner une éducation qui les aurait mise à la merci des hommes de leur entourage... Un pays donc, où la parité n'est pas pour demain (ceci dit, même en France, ce n'est pas un combat encore gagné). Une culture riche, certes, mais apparemment pesante aussi..
    Bises et bonne journée,

    Sandra
  • Adorna
    • 2. Adorna Le 15/10/2011
    Je connais très bien l'Inde et pour cette raison, je crains de ne pas adhérer à cette vision un peu simpliste et unilatérale des choses. Je sais qu'il est de bon ton, dans les médias français (et une bonne partie de la presse et de la littérature anglo-indiennes) de crier haro sur le "culte dominant" et les méchants Hindous censés persécuter les religions minoritaires. Confrontée à la réalité indienne, je me suis aperçue à quel point cette vision était parcellaire et peu objective. Les Hindous sont dans leur grande majorité des gens ouverts et tolérants qui respectent les croyances d'autrui et ne pratiquent pas le prosélytisme (on ne saurait en dire autant de certaines religions minoritaires dans ce vaste et beau pays). Il est utile parfois de voir et de vivre les choses par soi-même, si l'on ne veut pas se faire seulement l'écho des idées reçues.

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