"Ce que le jour doit à la nuit"

 

 

 

 

 

      Je viens de terminer la lecture de "Ce que le jour doit à la nuit" de Yasmina Khadra et il serait dommage de passer à côté de cet auteur. En effet, aussi bizarre que cela puisse paraître, Yasmina est un homme puisqu'il écrit sous un pseudonyme. De son vrai nom, Mohamed Moulessehoul, fut durant un peu plus de trente ans officier dans l'armée algérienne et use donc de pseudonyme à ses débuts afin de traiter un thème qui lui est cher : la tolérance. Position délicate à assumer de par sa situation professionnelle.

     Auteur francophone des plus lus dans le monde, il aborde des sujets liés à la religion et les prosélytismes qui s'y rattachent souvent : "Les hirondelles de Kaboul", "Les sirènes de Bagdad" mais connaît un succès encore plus grand grâce à "Ce que le jour doit à la nuit", élu meilleur livre de l'année par le magazine Lire.  Dans ce roman, où l'auteur manie une langue châtiée empreinte de poésie, le lecteur découvrira la vie de Younès, alias Jonas, de 1930 à nos jours, dans une Algérie en recherche d'identité. Tous les sentiments explosent dans cet ouvrage, l'amitié, l'amour, l'honneur, d'autant qu'ils ont pour toile de fond un pays en crise tiraillé entre deux pans de son histoire. Lequel Younès choisira-t-il ? C'est là tout le drame de tout un peuple décrit sans concession quel que soit le camp observé et là se situe toute la justesse de l'auteur que l'on comprend avant tout tolérant, une faiblesse pour certains. Avec cette très belle phrase, certes connue, "Le souvenir des morts est le coeur des vivants".

     Pour l'anecdote, un de mes amis algériens m'a confié avoir vu l'auteur à la télévision nationale et jugé qu'il paraissait imbu de sa personne. Je lui accorde toute ma confiance mais devant la qualité de l'œuvre je pardonne volontiers à Yasmina Khadra ladite immodestie.

 

 

 

 

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