Articles de ericgohier

  • Enfin un peu d'auto-promo !

       Je ne sais pas si cela se fait (en réalité je sais très bien que cela ne devrait pas se faire !) mais pour une fois, je ne ferai pas de publicité pour un ouvrage que j'ai lu ou que je viens de finir... bien que cela soit tout de même le cas. Enigmatique tout cela me direz-vous ! Certes, je vous l'accorde bien volontiers. La cause en est que l'ouvrage dont il est ici question est un livre dont j'ai participé à la correction de l'épreuve pour une raison bien évidente... je suis l'un des quatorze auteurs ayant eu la chance d'être choisis pour participer à ce recueil collectif. Enfin une édition à compte d'éditeur ! Le début de la fortune, terme pris ici dans son sens premier qui désigne la chance car avouons-le plaire aux lecteurs reste un sujet d'intense subjectivité.

        Voilà donc que l'on pourra trouver un de mes textes, une nouvelle bien sûr, domaine de prédilection, dans toutes les bonnes librairies... sans doute aussi dans les mauvaises !, et que les lecteurs intéressés pourront s'ils le préfèrent commander directement à cet homme de génie qui a accepté de nous publier, mes treize condisciples et moi, le responsable des éditions du Bord du Lot, installées à Villeneuve sur Lot... j'en connais un à qui cela va faire plaisir mais cela relève de la private joke comme disent les américains.

         Le quoi s'il vous plaît ? Ah oui ! Le titre ! On se demande bien où j'ai la tête ! C'est vrai que c'est important le titre, surtout si l'on a envie de commander le livre. Cela s'intitule donc : "Passe le temps". Sans chercher à tout prix à en faire une publicité éhontée, je recommande la lecture de ce recueil que j'ai trouvé d'une très agréable homogénéité dans la qualité des textes avec néanmoins un grand éclectisme de styles et de thèmes avec toutefois cette constance contenue dans le titre qui donnait le thème général du recueil : la fuite du temps. Chacun jugera par lui-même et il va sans dire que tous les commentaires seront les bienvenus.

  • Pourvu que le vent d'espoir n'accouche pas d'une brise !

     

     

     

     

     

               Actuellement, et on ne saurait mieux faire que de s'en réjouir, souffle un vent de liberté sur les peuples opprimés par des potentats forts de leurs assises acquises au cours des dernières décennies. Du Proche-Orient à l'Asie sans oublier l'Amérique du Sud, des hommes et des femmes se lèvent pour crier leur misère face à des pouvoirs qui les affament et les confinent à la misère tandis qu'eux-mêmes et leurs affidés croulent sous les richesses accumulées. Fortunes à ce point scandaleuses qu'il faudrait des générations et des générations de tyrans et dictateurs pour "espérer" en venir à bout. Nous ne pouvons que nous réjouir que chutent ces régimes que la plupart des états occidentaux ont contribué à maintenir en place car leur exercice du pouvoir par la force nécessitait les armes que nous leur vendions sans parler des obscurs pouvoirs protecteurs contre de fallacieuses craintes culto-intégristes que nous leur prêtions. Si l'on ne se réfère qu'au continent africain, 300 milliards de dollars sont consacrés chaque année aux budgets militaires des états lorsqu'on estime qu'un dixième de cette somme suffirait à éradiquer la famine et les maladies; ces chiffres n'appellent pas à commentaires !


               On sait toutefois la grande difficulté qui existe dans la substitution d'un pouvoir par un autre avec tous les espoirs que l'on place dans le fléau de la balance côté "ça ne pourra pas être pire !". L'Histoire, hélas, a démontré que ce n'était pas toujours le cas et que l'exercice du pouvoir peut autant tourner les têtes que l'argent qu'il draine dans son sillage. les exemples sont légion de révolutions prétendument populaires qui ont accouché de régimes aussi sanglants, voire plus, que ceux qui les avaient précédés. La Nature de l'Homme serait ainsi faite qu'Il brûle très vite ce qu'Il a adoré : ses semblables et les grandes idées progressistes. Souhaitons que les têtes qui tombent depuis quelques semaines soient rempacées par des polyvirats tels que les aimait Rome car on plus on croise les pouvoirs moins ils risquent de s'échapper.

             

            Mais puisqu'ici tout se lie par ce qui ce qui se lit, je voudrais, pour demeurer au coeur du sujet, faire l'apologie d'un ouvrage que j'ai achevé il y a peu et dans lequel j'ai ressenti une très grande force narratrice sur un sujet traité d'une manière particulièrement intelligente. Inutile bien sûr d'encenser la plume d'André Makine, déjà couronné par le prix Goncourt pour "Le testament français", j'axerai plus mes louanges sur le thème abordé et traité de remarquable façon. Un chef d'oeuvre de la littérature franco-russe que je recommande à tous ceux qui aiment les belles histoires d'amour... et leurs à-côtés tragiques : "La vie d'un homme inconnu".

  • Toute la folie russe à un prix dérisoire

     

     

     

     

     

         Afin de commencer l'année lecture en beauté, je vous engage à ne pas passer à côté d'un petit bijou d'un très jeune auteur russe Alexandre Ikonnikov. Parcourant les plaines de l'Oural à la Sibérie, sans oublier quelques haltes au coeur des grandes métropoles, il décline sur une cinquantaine de textes dans "Dernières nouvelles du bourbier" toute la gamme des sentiments et des ressentis avec un humour tellement décapant qu'il en devient corrosif. Impossible de ne pas éclater de rire devant une multitude de situations d'une incroyable loufoquerie narrée avec cette âme slave si présente au cœur de la narration. On y croise une intense auto-dérision noyée sous des litres de vodka et de bière. Ce recueil se lit en plus avec une facilité détonante, chaque texte ne s'étalant que sur trois ou quatre pages. Un livre indispensable à prendre avec soi, format poche très pratique pour un prix dérisoire en regard du dépaysement offert, pour lutter contre la morosité des embouteillages, des attentes en caisse, des abribus…

       A lire absolument... pour aider à se convaincre que nous ne sommes pas les plus malheureux même si cette certitude ne peut constituer en soi une consolation.

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  • ouvroir de littérature potentielle

     

     

     

     

     

           L'Oulipo ou Ouvroir de la littérature potentielle est une forme de littérature dans laquelle se doivent d'être respectées certaines formes de contrainte que s'imposent eux-mêmes les auteurs. Georges Perec et Italo Calvino en sot les représentant les plus connus. Perec a par exemple écrit un livre de plus de trois cents pages "La disparition" sans utiliser la lettre "e". Calvino a rédigé un recueil de nouvelles "Si par une nuit d'hiver un voyageur" dans lequel des personnages se croisent et se recroisent de texte en texte et dont la conclusion se synthétise par une boucle dans l'intitulé de chacun des titres des textes. C'est à la fois une contrainte mais un espace de liberté à découvrir dans lequel peu de gens ont déjà pénétré. A chacun de s'établir ses propres contraintes. Je vous donne un exemple personnel ci-dessous d'un texte que j'ai rédigé en n'utilisant que la voyelle "e". A vous de jouer ensuite à en créer d'autres autour d'autres thèmes.

     

                   Oulipien

     

     

        L'événement est en tête des lettres de presse :

        L'enlèvement des élèves de Mers-el-Djebel.

        Le vent de désert cèle en ses ergs grèges

        En ces lents temps secrets le réel de l'ère.

        Les prêtres, verts, recherchent les élèves

        Et prennent en revers les mégères berbères;

        Elles serrent les lèvres et cèlent le secret

        De ce vers les élèves rêvent de se mêler.

        Le chef des prêtres jette pêle-mêle, le gel

        Et le léger, vers les bergères berbères

        Et tente de percer le recel des mégères…

        En perte sèche et lettre décédée.

     

        Entre temps, les élèves se resserrent

        En de secrètes ténèbres et le désert

        Dresse lentement ses éphémères regs

        Vers le célèbre céleste sélène.

     

        Lettre révélée, les prêtres lèvent le secret

        Et se jettent, célères, vers le désert en gel.

        L'Eternel, le frère, enlève légèrement le vent

        Vers les élèves et bêle le réel des prêtres.

     

        Les élèves se relèvent, sept cent mètres

        De prés éternellement verts, et se jettent

        Vers les jetées rebelles, enlèvent les vêtements

        Et se jettent en le rêve : en mer !

  • "Ce que le jour doit à la nuit"

     

     

     

     

     

          Je viens de terminer la lecture de "Ce que le jour doit à la nuit" de Yasmina Khadra et il serait dommage de passer à côté de cet auteur. En effet, aussi bizarre que cela puisse paraître, Yasmina est un homme puisqu'il écrit sous un pseudonyme. De son vrai nom, Mohamed Moulessehoul, fut durant un peu plus de trente ans officier dans l'armée algérienne et use donc de pseudonyme à ses débuts afin de traiter un thème qui lui est cher : la tolérance. Position délicate à assumer de par sa situation professionnelle.

         Auteur francophone des plus lus dans le monde, il aborde des sujets liés à la religion et les prosélytismes qui s'y rattachent souvent : "Les hirondelles de Kaboul", "Les sirènes de Bagdad" mais connaît un succès encore plus grand grâce à "Ce que le jour doit à la nuit", élu meilleur livre de l'année par le magazine Lire.  Dans ce roman, où l'auteur manie une langue châtiée empreinte de poésie, le lecteur découvrira la vie de Younès, alias Jonas, de 1930 à nos jours, dans une Algérie en recherche d'identité. Tous les sentiments explosent dans cet ouvrage, l'amitié, l'amour, l'honneur, d'autant qu'ils ont pour toile de fond un pays en crise tiraillé entre deux pans de son histoire. Lequel Younès choisira-t-il ? C'est là tout le drame de tout un peuple décrit sans concession quel que soit le camp observé et là se situe toute la justesse de l'auteur que l'on comprend avant tout tolérant, une faiblesse pour certains. Avec cette très belle phrase, certes connue, "Le souvenir des morts est le coeur des vivants".

         Pour l'anecdote, un de mes amis algériens m'a confié avoir vu l'auteur à la télévision nationale et jugé qu'il paraissait imbu de sa personne. Je lui accorde toute ma confiance mais devant la qualité de l'œuvre je pardonne volontiers à Yasmina Khadra ladite immodestie.

     

     

     

     

  • Fritz Kolbe, un monsieur que l'on a justement tiré de l'ombre

            Un ouvrage très intéressant, et richement documenté, sur un côté largement passé inaperçu de la seconde guerre mondiale. Ce livre retrace le parcours d'un homme, petit fonctionnaire presque insignifiant au sein du ministère Allemand des Affaires Etrangères. Au péril de sa vie, et la lecture prouvera que ce n'est pas une simple expression, cet homme va œuvrer dans l'ombre pour faire passer aux armées alliées une somme considérable de documents confidentiels de la plus haute importance. Certains auraient même pu changer le cours de la guerre si en cette période trouble une méfiance excessive, mais sans doute raisonnable, n'avait retardé la prise en compte de la véracité des dits secrets d'état.

             Ce Fritz Kolbe se rendait assez souvent de l'Allemagne à la Suisse, en empruntant la voie ferroviaire, et s'ingéniait à dissimuler des documents de la plus haute importance car il rencontrait dans ce pays au comportement pour le moins trouble, des diplomates de toute nature, officielle ou secrète.

             Racontée sans recherche aventureuse, plus documentaire que roman, ce livre tente de montrer qu'au cœur du peuple allemand de nombreuses voix s'insurgeaient en silence contre la politique menée par Hitler. Fritz Kolbe a eu le courage, lui, de mettre en accord ses actes et ses pensées et c'est une bonne chose que l'auteur, Lucas Delattre, l'ait rappelé. les héros méritent qu'on les encense de quelque bord qu'ils soient.

     

     

     

     

     

            Un livre à lire absolument pour tous ceux qui aiment la justice.

  • L'oiseau bariolé

     

     

     

     

     

        Je voudrais vous parler d'un livre qui m'a marqué : "Loiseau bariolé "de Jerzy Kosinski. Cet ouvrage a été traduit en français en 1966 et narre l'histoire d'un petit garçon placé par ses parents dans la campagne d'un pays de l'Europe de l'Est durant la seconde guerre mondiale. Malheureusement pour lui, ce petit garçon est différent, le cheveu épais et brun au milieu de chevelures blondes, bohémien ou juif ? Un véritable calvaire va commencer pour lui de placement en placement, de fortune ou contraint. Tout au long du récit, on découvre que les vérités entendues ne sont peut-être pas si vraies en ce qui concerne la compassion du peuple polonais pour l'holocauste et son ignorance de la "solution finale".

          Ce roman est malgré tout très dur à lire. Scènes pénibles, agissements en marge de l'humanité, barbarie au quotidien. On réalise très vite que c'est une oeuvre de fiction sans cela le héros ne serait plus là pour témoigner ou alors aurait basculé dans la folie. C'est un ouvrage à désespérer de l'humain, à n'en voir que le côté sombre, le cerveau reptilien, dont on sort marqué, ému par les souffrances infligées à ce petit garçon juste en raison de sa différence. Avons-nous complètement grandis devant ce type de comportement ? Je demande à voir !

         Jerzy Kosinski, né en 1933, s'est suicidé en 1991. En lisant "L"oiseau bariolé" on devine que quelques souffrances intérieures le torturaient.

  • Si l'on n'y prend pas garde... !

     

     

     

     

            Je voudrais parler aujourd'hui d'un tout petit roman que je viens de terminer : "Mon vieux et moi" d'un auteur canadien, Pierre Gagnon. L'histoire se résume à peu de choses : un homme d'une soixantaine d'années, tout jeune retraité, souhaite donner un sens à sa vie et décide d'"adopter" un ami de sa tante récemment disparue., un jeune homme de quatre-vingt dix-huit ans. Il l'installe donc à son domicile et commence leur vie commune. Des hauts, des bas, des satisfactions, des angoisses, de grandes joies, des rires, des larmes. Le roman déroulé sur quatre-vingts pages (un peu court c'est vrai même si le livre ne coûte que neuf euros ) est un petit chef d'oeuvre d'humour et d'humeurs qui ne se gêne pas pour poser les vraies interrogations quant à la vieillesse. Curieuse idée en vérité que d'accueillir chez soi une source d'ennuis et de contraintes à un tournant de la vie où s'estompent les tracas habituellement engendrés par le travail.

             Mais c'est là bien sûr que le livre développe tout son intérêt car comme en toute chose inconvénient et avantage se marient pour dénoncer les travers d'une société oublieuse de ses anciens sans omettre tout l'apprentissage de la vie que l'on peut en tirer même lorsque l'on se compte dans le clan des sexagénaires. C'est l'heure des bilans, parfois douloureux, sur une certaine vacuité et sur le sens de la vie, le fameux "meaning of life" cher aux américains. Quoi en effet de plus cruel que d'avoir le sentiment d'avoir vécu pour peu, d'avoir fait si peu pour son prochain.

              Je ne dévoilerai bien sûr aucune des péripéties du livre, il y en a quelques unes !, car le réel intérêt de l'oeuvre est le questionnement de chacun sur lui-même qu'il peut générer. Mais un point important du sujet permet de rebondir sur l'actualité : le thème de l'oeuvre. La démarche du héros est volontariste, il décide par lui-même de lier son existence à un homme très âgé qu'il ne connaît au vrai que très peu. Mais, mais, si l'on persiste à réduire le train de vie des gens en général, et des personnes âgées en particulier en leur versant des pensions bien trop ridicules pour leur permettre de s'assumer financièrement on sera bientôt confrontés à un nouveau problème : que faire de ces vieillards sans ressources suffisantes ? Deux solutions paraissent évidentes : le placement en centres gériatriques aux frais de la communauté ( on peine à voir le bénéfice ) ou le placement en milieu familial contraint ( une forme d'"adoption" le côté volontaire en moins ). Ou encore... aussi... mais enfin... pas cool !... la petite injection discrète pour équilibrer les caisses, le principe des vases communicants quoi : remplir des caisses pour en vider d'autres. Mais je délire, personne ne pourrait avoir de telles idées. Quoique... quoique... comme se plaisait à répéter Raymond Devos.

           

  • Nous serions-nous trompés de civilisation ?

     

     

     

     

        J'ai lu récemment deux romans ayant pour thème commun les Indiens d'Amérique : "Le premier qui pleure a perdu" de Sherman Alexie et "La fille sauvage" de Jim Fergus. Deux ouvrages dont je recommande la lecture à la fois pour la qualité de l'écriture et l'intérêt intrinsèque de la narration. Le premier surfe sur la dérision et l'ironie tandis que le second est plus axé sur le remords et la désillusion. Tous deux restent néanmoins inspirés par la réalité puisque le livre de Sherman Alexie raconte son enfance douloureuse dans une réserve alors que celui de Jim Fergus mêle sous une trame romanesque des faits historiques replacés dans un contexte anthropologique grâce à l'imagination de l'auteur.

        L'un amuse, l'autre bouleverse. Les deux attristent par les drames qu'entraîne le choc entre deux civilisations dont l'une a oublié son ancestralité pour ne plus se souvenir que de sa volonté prosélyte de réduire au silence, par quelque moyen que ce soit, tout ce qui peut entraver sa marche en avant. C'est ainsi que les conquérants espagnols puis les pionniers américains anihileront en quelques siècles les cultures indiennes en les privant de leurs terres, de leurs croyances... et souvent de leurs vies.

        On ne peut naturellement que le regretter mais il n'est pas interdit aujourd'hui de se demander si l'Histoire a servi de leçon. Vouloir asservir les minorités ou les soumettre au silence, voire souhaiter qu'elles disparaissent ,demeure malheureusement d'actualité. De par le monde, beaucoup d'"Indiens" modernes subissent des pressions car ils dérangent par leurs différences. Peut-être serait-il enfin temps de se souvenir qu'une "démocratie" est une forme de gouvernance dans laquelle les minorités ne sont ni exploitées ni exterminées ni réduites au silence. On est loin du compte !

  • On cherche à prendre du temps sur la lecture !

       

     

         Si l'on y prend pas garde, nous disposerons de moins en moins de temps à consacrer à la lecture. En effet, hormis les personnes qui ont plaisir à lire dans les transports en commun tout en se rendant sur le lieu de travail, la majorité des personnes passionnées de littérature, ou de lecture, préfèrent s'adonner à cette activité dans une chilienne, un fauteuil, dans un pré ou à la plage. Tous lieux que l'on a guère "loisir" de fréquenter lors des journées de travail. Hors, si l'on accepte que l'âge de départ à la retraite soit reculé de deux ans, méfions-nous de ne pas reculer pour mieux sauter on nous a déjà fait ce coup là, on accepte d'un même élan d'être privé du plaisir de lire un nombre conséquent d'ouvrages ( rappelons-nous un précédent billet de ce même blog mettant en relation lecture et bonne santé ). Serait-ce à dire que nos dirigeants voudraient voir notre santé dépérir et nous voir du même coup vivre plus longtemps mais plus malades et donc des boulets financiers pour la Sécurité Sociale ? Je souhaite me tromper !

        Et si, pour remettre les caisses à flots et les comptes dans le vert, on allait chercher les solutions dans quelques ouvrages très intéressants qui relatent de la bonne répartition des richesses produites par la classe ouvrière de notre beau pays ( Frédéric Lordon ou Rodney Schmidt par exemple) on ne manquera pas de s'étonner que soit dans la souffrance un pays dont la capacité de production a doublé en vingt ans... aurait-on raté à un moment donné la juste répartition des richesses ? Ou les financiers craindraient-ils tant que la lecture nous donne ce goût pour l'orientation vers une société plus humaine, moins mercantile et moins consumériste, cette société qui leur fait tellement peur car elle ne participe pas du tout à l'enrichissement de quelques uns au détriment de l'immense masse des autres.

         Alors je vous le dis, si comme moi vous aimez lire, refusez que l'on vous spolie de deux ans de lecture pour le seul plaisir de permettre à une infime minorité d'égoistes de rajouter quelques lignes à leur compte en banque tellement déjà en surpoids.