Peut-on lire de tout?

     Non, non, il ne s'agit pas d'une faute de frappe ! Mais d'une grave question. A l'heure où l'orthographe et la grammaire se réinvitent en faculté afin de rafraîchir les mémoires estudiantines défaillantes (langage sms tu vas te faire tirer les oreilles !) la question des lectures sérieuses ou pas se pose à nouveau. Combien de fois avons-nous entendu nos professeurs de français ou nos parents juger telle lecture digne et telle autre dépourvue d'intérêt ? Je passe volontairement sous silence les textes étudiés de classe en classe que seuls les enseignants rebelles savent agrémenter de pauses plus savoureuses. Comme on fait feu de tout bois, la seule différence réside dans le fait qu'il chauffe différemment, toute lecture me semble intéressante quel qu'en soit le support. Nul plaisir ne saurait être boudé au prétexte qu'il ne correspond pas à la norme, ce fameux goût des autres qui prend les traits pervers de la pensée unique. Qu'importe la profondeur du texte, sa portée philosophique ou l'enseignement qu'il procure pourvu que les mots qui s'y marient soient bien orthographiés et liés grammaticalement. Notre langue possède certes des règles particulières mais n'est-ce pas là aussi ce qui en fait sa richesse ? Toute société vit par ses lois, mais pas pour ses lois, et si "dura lex sed lex" peut parfois mettre en rage on ne peut occulter le fait que l'ethymologie rappelle à nos mémoires grecques et latines, voire arabes, ou saxonnes, ou serbes, ou asiates, ou ..., que notre identité que l'on voudrait nous faire avaler comme nationale posséde toute une arborescence multiculturelle et polyglotte. Lisons donc de tout et sous toutes ses formes car c'est dans le pluriel que l'on construit des êtres singuliers.

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