Critique, de lard ou du cochon ?

      Pour toute personne qui crée, dans quelque domaine que ce soit, sévit une espèce redoutable : les critiques. En règle générale, ce sont des gens qui n'ont rien fait dans le domaine où vous vous essayez mais qui se targuent de savoir évaluer ce que vous faites. Je ne sais pas si vous êtes auditeurs occasionnels de l'émission de France Inter Le masque et la Plume mais elle vaut parfois son pesant de cacahuètes pour la virulence de ses chroniqueurs à l'égard d'auteurs dont le seul tort est d'avoir écrit un livre qui ne leur plaît pas. Mais là encore, la concorde ne règne pas toujours. Ce que l'un démonte l'autre le rebâtit en toute hâte. A tel point que l'on ne sait pas toujours si l'ouvrage mérite d'être lu ou non.

      Je ne prétend pas bien sûr que la critique est inutile mais je demande qu'elle soit respectueuse et constructive quel que soit le domaine abordé. Que l'on se souvienne de l'accueil à Cannes du Grand Bleu ou des premières toiles de Picasso. On peut très bien ne pas aimer ce que fait quelqu'un sans chercher pour autant à le blesser. J'espère ne pas m'être montré trop critique avec les critiques, ce serait idiot de tomber dans le piège que l'on vient de creuser et avant de lâcher le clavier, je vais vous raconter cette anecdote vécue par Alphonse Allais qui en un trait d'humour a vengé tous les auteurs traités avec mépris.

      Au cours d'un soirée, l'écrivain vient à rencontrer un critique toujours très acerbe avec lui. Je me dois de préciser qu'à cette lointaine époque, le papier toilette n'existait pas et que les feuilles de journaux coupés en quatre remplaçait celui-ci ( je précise avoir connu cet usage chez mes grands-parents). Le critique s'approche donc d'Alphonse Allais et d'un ton douceureux lui demande s'il a lu sa critique dans le journal de la veille. Grand seigneur, celui-ci le toise et lui répond sans aménité : Je l'ai parcourue tantôt d'un derrière distrait !               Sublime non?

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