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  • Panne des sens... schizophrénie à la française

           Pour ceux qui ont eu le courage de lire le rapport du G.I.E.C. ( groupement international d'experts sur le climat), la version expurgée réservée aux gouvernants s'entend, une évidence s'impose : le pétrole c'est caca, on n'en a plus beaucoup et ce serait une bonne idée de l'économiser. Je simplifie bien sûr. Et me demande si cela valait vraiment le coup de réunir tant de savants pour aboutir à une conclusion aussi courue d'avance. Passons. Ainsi que sur pas mal de leurs études menées dans des conditions parfois douteuses en s'appuyant sur des rapports estudiantins ou de clubs d'alpinisme. Rigueur scientifique... si tu nous écoutes !  Mais là n'est pas le propos principal. Revenons à nos motons : économiser l'énergie pétrolière. Mouvement mis en branle, tardivement certes, depuis quelques années avec des consommations globalement en baisse (moins 3% l'an dernier) grâce à des moteurs moins gourmands et des alternatives aux déplacements privés et professionnels avec des moyens collectifs, convoiturage et transports en commun... et des difficultés financières concourant à une diminution du nombre de véhicules à quatre roues privés au profit des cyclos motorisés ou non.

         Nous devrions donc nous réjouir que moins d'essence soit nécessaire. Et bien non ! Las ! Voilà que l'on se rend compte que les carburants sont transformés dans des raffineries (situées à des milliers de kilomètres des lieux de production) qu'il ne saurait être question de fermer même si pour celle qui nous intéresse elle se trouve en arrêt conjoncturel depuis le mois de septembre dernier. Soyons logiques, on ne peut pas souhaiter une chose sans admettre ce que ce souhait entraîne; baisse de consommation égale baisse de production. D'autant que moins de bateaux circuleront sur les mers chargés de pétrole brut plus les risques de marée noire reculeront. Car les navires transportant des produits raffinés provoquent en cas d'incident des nuisances graves certes mais sans comparaison possible avec les drames engendrés par le pétrole à l'état brut.

        Là se situe l'aspect schizophrénique de notre société. On voudrait tout et son contraire. Moins de voitures mais tout autant d'ouvriers qui les fabriquent. Plus de simplicité dans le fonctionnement mais en maintenant l'emploi dans l'électronique embarqué. Moins de consommation de carburant mais toujours autant d'activité de raffinage. Je ne tiens pas pour négligeable la situation des personnels oeuvrant dans ces différents secteurs d'activité mais toute omelette se fait en cassant des oeufs et peut-être pourrait-on voir ici un manque flagrant de lucidité chez les dirigeants de ces sociétés pour ne pas avoir su prendre en temps voulu les virages qui s'avèrent désormais indispensables. La recherche écologique dans l'industrie peut pourtant être créatrice de nombreux emplois et il serait judicieux que nous mettions nos actes en adéquation avec nos pensées en formant les ouvriers de sites en future désuétude bien avant que ne sonne le glas de leurs usines.

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  • Enfin ! Un homme politique signe un ouvrage intéressant !

    • Le 18/02/2010

          Bon, attendez-vous à une grande déception, il ne s'agit pas d'un homme politique français. Pas plus d'ailleurs qu'il ne s'agit d'un énième livre consacré à la politique. Il en sort tellement ces temps-ci que l'on ne sait plus où donner de la tête. Pour ceux d'entre vous pris par la passion de l'écriture cela doit vous paraître extraordinaire que tous nos dirigeants, élus et représentants, disposent d'assez de temps pour mener à bien l'exercice de leurs charges et la rédaction de livres. Dont l'intérêt est discutable et dont l'écriture est souvent confiée à des tiers. Bon, c'est vrai que je suis de mauvaise foi puisque je ne lis aucun ouvrage politique. Je me borne à écouter les critiques journalistiques qui leur sont consacrées. Effort suffisant me semble-t-il.

          L'oeuvre dont il est ici question est en fait un roman. D'un auteur italien, homme de gauche, ancien député,ministre, vice-président du Conseil, maire de Rome, et actuel premier secrétaire du Parti démocrate. Un vrai homme politique donc. Walter Veltroni dont je viens de découvrir "La découverte de l'aube". Un ouvrage de cent cinquante pages que l'on pourrait qualifier de polar psychologique sur fond d'Italie à l'heure du terrorisme mais qui est avant tout un remarquable exercice d'auto-analyse. Quel est la part autobiographique ? Je l'ignore. Mais le livre est passionnant, se lit très vite, et donne un autre regard sur des faits d'actualité passés. Un téléphone noir en ébonite y tient un rôle très important mais déroutera les tenants d'un pragmatisme rigoureux. Je conseille donc vivement la lecture de ce petit livre à tous... mais surtout aux hommes politiques que je trouverais bien inspirés de renouveler les canons de leur genre pour des ouvrages traitant du sujet par la bande.

           Je dois également avouer que ce livre m'a beaucoup plu car on y découvre de nombreuses citations d'un auteur italien que j'adore : Italo Calvino. Que du rêve en pages. Deux de ses oeuvres m'ont particulièrement transporté : "Le baron perché" et "Si par une nuit d'hiver un voyageur". On devine aisément à la façon dont il le cite que Walter Veltroni est demeuré lui aussi sous le charme d'un des auteurs les plus fous et les plus extraordinaires de sa génération. Quand l'imaginaire se met au service du surréalisme cela donne des heures de lecture dépaysantes et décoiffantes en des lieux tous plus étranges les uns que les autres.

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  • dix conseils pour bien écrire

    conseil n°1 : tenir le moins compte possible des conseils

    conseil n°2 : avoir toujours un stylo de secours

    conseil n°3 : n'écrire que sur du papier recyclé ou au verso vierge des pages imprimées

    conseil n°4 : consantir un éfor importan sur l'ortografe et la gramère

    conseil n°5 : éviter les histoires d'eunuque décapité, les lecteurs prisent peu les histoires sans queue ni tête

    conseil n°6 : ne jamais quitter sa maison sans avoir sur soi papier et stylo, on voit bien ce qui arrive en ce moment aux sans-papiers

    conseil n°7 : s'interdire le copier/coller sur les textes des autres et se souvenir qu'à l'école on se retrouvait collé pour avoir copié

    conseil n°8 : ne pas chercher à imiter les auteurs déjà publiés, certains d'entre eux s'en chargent déjà très bien

    conseil n°9 : Admettre que les choses les plus belles ont déjà été écrites et se consoler en se disant qu'il reste encore quelques cases à cocher dans les choses  simplement belles

    conseil n°10 : Lire, lire, et lire encore

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  • Quand les hommes vivront d'amour...

          Tout le monde, sauf peut-être les plus jeunes, connaissent cette chanson des trois chanteurs canadiens les plus populaires de la francophonie. Ce texte m'est revenu en mémoire en écoutant un débat à la radio, auquel participaient des auditeurs, à propos d'une pétition, riche de 250000 signarures, qui venait d'être remise au ministère et réclamait l'interdiction de la chasse le dimanche. A l'écoute des intervenants, je compris que la misère n'avait pas trop de tracas à se faire; elle avait de beaux jours devant elle. La concorde entre les hommes semble promise au même avenir que l'avion du même nom.

           Je tiens à préciser que je ne pratique pas la chasse, ne l'ai jamais pratiquée et ne la pratiquerai pas. J'ai déjà été marin-pêcheur durant vingt ans; j'ai assez fait de mal aux animaux. D'accord, c'était pour nourrir les gens... comme la chasse à l'origine. Car avant de devenir un loisir, l'art cynégétique relevait d'un impératif alimentaire. Certes au cours du temps les balances se sont inversées et il est plus facile aujourd'hui de flinguer un sanglier avec une balle dum-dum que ne l'était de tuer un mammouth avec une lance... même si des copains vous donnent la main. Mais là n'est pas le propos. On s'accordera pour dire que tous les chasseurs ne sont pas des viandards avinés prêts à tirer sur tout ce qui bouge. Ce qui n'exclut pas l'argument des tenants de l'interdiction dominicale puisque chaque année une trentaine de personnes trouvent la mort lors d'accidents de chasse. En majorité des chasseurs, précieuse précision, preuve que la nature est bien faite. On admet du coup, expérience vécue, que l'on s'éloigne assez vite des zones de chasse lorsque les petits gars sont dehors avec leurs beaux gilets fluo.

           Mais, il ne faut pas non plus perdre de vue que les chasseurs participent activement à l'entretien des espaces ruraux, qu'ils régulent le gros gibier avec les services de l'O.N.F. et qu'ils chassent sur des domaines privés. Qu'empruntent sans souvent le savoir tous les randonneurs, vététistes et quadistes du dimanche. Nous, savons, et la tendance n'est pas pour s'arranger, que le dimanche reste le jour par essence où la majorité des gens ne travaillent pas. D'où un afflux massif de citadins vers les campagnes. Est-il vraiment si difficile de se partager l'espace rural ? Ne peut-on réserver certains territoires à la chasse et d'autres au loisirs de balade en inversant régulièrement ?

           Sinon, dans le cas où chacun préfèrerait camper sur ses positions, je vois une solution. Radicale. Drastique. Demander au ministre de la culture, c'est toujours Jack Lang ?, d'interdire un dimanche sur deux toute sortie en campagne et de rendre obligatoire la lecture d'un livre ou deux le temps du week-end avec fiche de lecture à rendre le lundi matin à son employeur, son professeur, son chef de service, son frère, son club de tricot... et que sais-je moi ?

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  • Est-il judicieux de procéder à une seconde lecture ?

            De prime abord, je serais tenté de répondre par la négative. Lire toutes les oeuvres dignes de l'être réclamerait plusieurs vies; relire constitue donc un plaisir dont on se prive. Au détriment d'un autre me direz-vous. Objection retenue. De bon aloi. J'ai beaucoup relu, même si je m'interdis aujourd'hui de le faire, et je ne saurais blâmer ceux qui s'y adonnent. D'autant que certains ouvrages en relecture livrent des richesses que l'on avait ratées la première fois. Un exemple juste : "Les fleurs du mal" de Charles Baudelaire. A vingt, quarante ou soixante ans. Circulez y'a rien à voir !

           Le débat reste donc ouvert... en matière de littérature. Car dans un autre domaine, une relecture s'impose. Le printemps approche et avec lui les premières feuilles... et les élections. Les unes faisant tomber les autres dans nos boîtes aux lettres ou en tracts sur les marchés (en deux mots hélas). je ne citerai bien sûr aucun parti, ceux qui me lisent savent à peu près à quoi s'en tenir. Et puis, le schmilblick est un blog et ce blog est consacré à la lecture et pas à la politique. Cependant, voilà une matière dans laquelle nos édiles seraient bien inspirés d'une relecture, publique naturellement, de leurs promesses précédentes et cochent toutes celles tenues. Un stylo tous les vingt ans ça devrait suffir. A force de laver plus blanc que blanc peut-être devrions-nous leur emprunter cette couleur le jour du vote; cela les amènerait à rire jaune.

         Ne nous leurrons pas cependant, si à la relecture des programmes le compte n'y est pas ce ne sera pas pour autant que la contrition deviendra un mot d'ordre. Un ancien président, grand ami des vaches, précisait que : "Les promesses n'engagent que ceux qui les croient". Sans doute disait-il tout haut ce que pensaient tout bas ses collègues de travail. Alors, à cette heure où les propositions voleront jusqu'à nous dans leurs enveloppes scellées, attachons-nous à lire, A LIRE VRAIMENT, tout ce qui s'y cache noir sur blanc. Et puisque les écrits restent il ne tient qu'à nous que ne s'envolent les paroles données.

        Merci à Coluche pour ces quelques citations. Il a secoué le mammouth mais n'a pas eu le temps de le dégraisser.

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  • La pratique de la lecture est-elle inconvenante dans les lieux d'aisance ?

    • Le 09/02/2010

          Il m'est déjà arrivé, invité chez des amis, d'emprunter leurs toilettes et de découvrir un lieu saturé d'étagères remplies de bouquins. A tel point que sans l'exiguïté de l'endroit j'aurais pu refermer la porte, persuadé d'avoir confondu avec la bibliothèque. S'agissait-il de pallier à une éventuelle déficience de papier hygiénique comme dans la cabane au fond du jardin chère à Francis Cabrel Laurent Gerrat ? Hypothèse aussitôt rejetée. Si le format A5 est propice à l'usage de coutume dans les latrines, son côté revêche est en revanche désagréable à l'épiderme fessier. N'empêche que je devais me rendre à l'évidence : certains transforment leurs latrines en cabinet... de lecture. Bonne ou mauvaise idée ?

         La faculté de médecine est unanime à ce propos : toute perturbation dans l'axe longitudinal du tube digestif rend malaisée une élimination scatophagique qui se voudrait optimale. La position accroupie serait à ce propos la seule favorable, telle qu'on la pratique dans les toilettes dites à la turque (dans lesquelles par contre on lit peu). Avis toutefois contrebalancé par le témoignage d'un artisan souffrant de constipation chronique qui avouait à son proctologue médusé avoir constitué un recueil de ses factures impayées et de ses chèques en bois. Recueil qu'il compulsait, assis sur son trône. "Quand je vois tout ce fric perdu ça me fait ch... !", confiait-il un rien trivial mais soulagé.

          Dès lors, puisque pour une fois aucune loi ne régit la chose, à chacun de faire comme bon lui plaît... et là où il est conseillé de faire. Je ne suis pas un fervent partisan de la lecture en milieu post-digestif, une certaine poésie manque à la chose, mais comme ce blog vise à encourager la pratique de la lecture, je ne peux que louer les mérites de ceux capables de se cultiver aux toilettes... une sorte de principe des vases communicants. Deux restrictions cependant : que l'endroit soit bien chauffé car de nombreux rhumes s'attrapent par le siège et que le civisme l'emporte sur le plaisir si... quelqu'un frappe à la porte !

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  • Trop d'accidents de voiture sont dûs aux femmes !

         Les statistiques sont formelles, près de 20% des accidents de la circulation urbaine sont imputables aux femmes. Enfin, j'extrapole un peu. La raison précise c'est l'inattention. Et quoi de mieux qu'une femme pour rendre un homme inattentif ? Je ne parle pas bien sûr des femmes sagement assises derrière leur volant mais de celles qui déambulent en petite culotte et soutien-gorge de panneau 4x3 en affiche d'arrêt d'autobus. Bon, je ne vais pas jouer les bégueules ou les père-la-vertu, moi-même je me laisse dissiper par ces images affriolantes; il faut avouer que c'est le but recherché : attirer l'oeil. Mais voilà, on ne peut l'avoir partout cet oeil  et lorsqu'on conduit c'est sur la route qu'il est le plus sage de le garder. D'autant que les sollicitations sont multiples et que les panneaux publicitaires qui fleurissent pourrissent nos espaces urbains vantent bien d'autres mérites que la beauté féminine. A tel point que la liste exhaustive paraît impossible.

         Tout dernièrement, a surgi une nouvelle race de panneaux, d'immenses 4x3 lumineux et animés placés sur le bord des ronds-points. Le nec plus ultra de la dissipation automobile où tant hommes que femmes peuvent succomber. Je vous laisse imaginer le nombre d'accrochages que ce genre de sollicitations va provoquer. D'accord me direz-vous, il faut bien que les carrossiers et les garagistes remplissent leurs agendas. Certes mais on ne parle que de tôles froissées alors que le vrai drame de l'inattention au volant en milieu urbain c'est que le nombre de cyclistes et de motocyclistes victimes d'accidents ne cesse de croître. Moins futile déjà comme sujet !

         Quelle solution alors ? Une seule me semble raisonnable, dotée de nombreux bénéfices : la suppression des supports publicitaires en ville. De la sorte, moins d'attention détournée, quelques vies sauvées, un paysage urbain réapprivoisé et... moins de dépenses pour les ménages. Ben oui, ça ne sert qu'à ça la pub : nous faire acheter ce dont on pourrait très bien se passer. Quant aux petites culottes et aux soutien-gorge, nos épouses feront ça très bien !

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  • Délire de l'art

    • Le 04/02/2010

      

          Blaise Pascal a défini le rire comme étant une spécificité exclusive de l'espèce humaine. Certains esprits chagrins ont rétorqué que d'autre primates possédaient un caractère comportemental s'y apparentant. Ce que l'on ne peut exclure en revanche c'est que l'homme détient une capacité que nul être vivant au monde ne partage avec lui : la faculté de s'émouvoir à la vision d'un objet inutile. Je veux bien sûr par-là parler des oeuvres d'art. Tableau, sculpture, dessin, pièce musicale, poème... Mais voilà qu'aujourd'hui la mercantilisation desdites oeuvres d'art s'efforce de mettre à bas la valeur sacrée de l'objet par lui-même. Ainsi hier, une sculpture de Giacometti, "L'homme qui marche", s'est vendue près de 74 millions d'euros. Pour de bon il marche. Mais sur la tête !

        Si géniale que soit cette réalisation, avis tout personnel, cela met le prix du bronze au kilo à un niveau jamais atteint. Et démolit tout argument de coup de coeur pour l'heureux acquéreur. Quelle que soit l'émotion que l'on éprouve pour une oeuvre, aucune ne mérite qu'on y consacre une telle somme. Et quand bien même on aime à ce point une oeuvre, de merveilleux copistes savent la reproduire à l'infini à un tarif autrement plus abordable. Là se situe tout le paradoxe de notre société dans laquelle certains sportifs gagnent plus que les grands dirigeants d'entreprise lesquels multiplient par deux ou trois cents fois le salaire de base des ouvriers qu'ils emploient. Rien ne correspond plus à rien et les valeurs deviennent si galvaudées qu'elles perdent tout leur sens.

          Alors, peut-être serait-il bon de se replonger dans la lecture de "La société du spectacle" de Guy Debord. De remettre l'être humain à sa juste place et d'oublier l'étalonnage pécuniaire de choses qui n'ont pas de prix par définition. L'art doit rester le don d'un créateur envers tous ceux chez qui il provoque une émotion. Cette émotion étant le meilleur prix qui puisse venir en retour.

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